LA SOCIÉTÉ PHILHARMONIQUE DE MONTRÉAL FÊTE LES 40 ANS DE SA REFONDATION

La nouvelle Société Philharmonique de Montréal, celle réhabilitée par Miklós Takács en 1982, fête ses 40 ans en cette année 2022. Les afficionados du traditionnel concert du Vendredi saint à l’Église Saint-Jean-Baptiste de Montréal*, devenu en 1987 une marque de la vie musicale montréalaise, connaissent bien l’histoire de cette société de concert, fondée par Arthur Perkins en 1875, reprise en main par Guillaume Couture, mise en hibernation en 1899, puis ramenée, 83 ans plus tard, à une nouvelle vie et à sa mission première par le chef d’origine hongroise. Personnalité charismatique, inspirée et inspirante, Miklós Takács a su, à son tour, transmettre à de jeunes musiciens son engouement pour le concert spirituel, spectacle sacré à grand déploiement de solistes, de chœurs et d’orchestre destiné à représenter la Passion du Christ et d’autres pages épiques de la Bible.

Tant de chefs-d’œuvre du grand répertoire appartiennent à ce genre dont les sources relèvent de l’inspiration biblique : les Passions de Bach, récits dramatiques et musicaux de l’arrestation, de l’agonie et de la mort du Christ, les oratorios de Haydn, sa Création et ses Saisons, allégorie des âges de la vie, Paulus et Elias de Mendelssohn, Samson et Dalila de Saint-Saëns, et combien d’autres, redevables à l’Ancien Testament. À ces modèles, instaurés par l’église réformée, se rattache un autre genre plus propre à la tradition romaine, le Requiem, dans lequel Mozart, Verdi, Cherubini et Berlioz ont donné d’impressionnantes fresques sonores. On peut y ajouter aussi les messes de concert, celles de Mozart, de Schubert et de Beethoven, les Te Deum, ceux de Kodály, de Dvořák, de Berlioz et, celui d’Éric Champagne (création montréalaise). En prolongement de ces genres musicaux directement rattachés au religieux, une spiritualité musicale plus large, de nature humaniste et philosophique s’est développée à l’orée du Romantisme dont L’Ode à la Joie de Beethoven, sur un poème de Schiller, cristallise l’idée la plus pure. Tel est le répertoire dans lequel s’est spécialisé la Société Philharmonique de Montréal de sa fondation, en 1875, à sa refondation, en 1982. Tel est le flambeau repris à Guillaume Couture par Miklós Takács et transmis à son successeur, le jeune chef Pascal Côté.

Texte de Claude Dauphin, musicologue et professeur émérite de l’UQAM

Société Philharmonique de Montréal
Directeur fondateur : Miklós Takács
Directeur général et artistique : Pascal Côté
Directrices de production : Thérèse Darveau, Vo Ho-Thuy
Administrateurs : Émilie Guertin, Graeme Wilkinson
Site Web : Bruno Ricca
† Regretté

* L’église Saint-Jean-Baptiste de Montréal, classée d’intérêt patrimonial, est la troisième plus vaste église de Montréal.

L’intérieur est éblouissant avec son majestueux décor architectural néo-baroque. Le grand orgue de la tribune, Opus 615 du facteur d’orgues Casavant est l’un des plus prestigieux instruments d’Amérique du Nord.

L’Église Saint-Jean-Baptiste possède une acoustique exceptionnelle lui permettant de se dévouer à l’art et à la musique en présentant des concerts et des spectacles musicaux depuis plusieurs années.